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  • Initialement blog d'information sur certaines décisions d'une municipalité dans une petite commune rurale de Dordogne, Monestier; j'y intègre, au gré de mes humeurs, d'autres questions qui, à mon sens, méritent le débat.
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2 novembre 2013

Rapporteur!

Le ministère de l'éducation nationale vient de sortir un rapport donnant un premier bilan de la réforme des rythmes scolaires. Il s'agit des informations recueillies par les inspecteurs d'académie et recteurs sur une partie des communes ayant mis en place la réforme. Ce rapport est intéressant pour confronter la vision idéale de la communication ministérielle avec la réalité de la situation que nous vivons sur le RPI.

 

Un premier chapitre réexplique l'enjeu de la réforme : "la journée de classe est allégée et les enseignements sont progammés à des moments où la faculté de concentration des élèves est plus grande", "d’autres activités, conçues pour compléter l’enseignement scolaire, sont en effet proposées aux élèves sur le temps libéré", "cette réforme devrait améliorer les conditions de réussite de tous les élèves et renforcer leur plaisir d’apprendre".

Ce rapport redit que cette réforme s'appuie sur un outil : le PEDT (projet éducatif territorial), "il s’agit donc d’un cadre fédérateur au niveau local", "l’élaboration du PEDT doit ainsi garantir une continuité éducative entre les projets des écoles et des établissements et les activités proposées aux élèves en dehors du temps scolaire", "il favorise enfin la création de synergies entre les acteurs tout en respectant le domaine de compétences de chacun d’entre eux", et que ce projet éducatif est "pour les partenaires, [...] un engagement contractuel définissant le cadre de leur collaboration : le périmètre du territoire concerné, la durée de l’engagement, les objectifs, les priorités retenues...".

Il rappelle ensuite les efforts communs mis en oeuvre, notamment "que certaines communes [...] ont pris conscience de l'intérêt qu'elles peuvent tirer d'une mutualisation de leurs ressources financières et humaines...", même s'il reconnait également que "la réforme de l'organisation du temps scolaire implique un important travail de concertation au niveau local", que certaines communes ont préféré une mise en place rapide car partiellement financée la première année, et qu'il reste des incompréhensions et des défauts d'organisation entre les différents acteurs.

 

Plus loin, ce rapport indique qu'à la rentrée seulement 17% des écoles, qui représentent 4000 communes, ont adopté la réforme. Il donne différentes raisons à ce faible chiffre, notamment l'approche des élections municipales de 2014, une réflexion poussée de nombreuses communes pour s'approcher d'une organisation souhaitée, le besoin pour d'autres d'éprouver les expériences des autres communes...

Il fournit également les chiffres de la répartition des activités proposées : 31% pour les activités physiques et sportives, 30% pour les activités artistiques et culturelles, 10% pour des jeux de stratégie, 10% pour la lecture et l'écriture, 8% pour la citoyenneté et le développement durable, 6% pour des ateliers scientifiques et 5% pour des ateliers de langues. Même si, comme le dit un enseignant : "c'est cette ouverture culturelle, scientifique et sportive qui doit être apportée dans les ateliers périéducatifs [..]", ces chiffres globaux qui semblent montrer une forme d'équilibre dans la répartition, ne peuvent pas refléter les déséquilibres ponctuels et le manque de créativité dans les activités proposées par les écoles prises individuellement.

  

Chose étonnante, le rapport se poursuit sur une partie "Témoignages" favorables ou critiques, et il est, à mon avis, intéressant d'en reprendre quelques uns.

Témoignages favorables : "l'école fait partie du monde et doit s'ouvrir. Il faut faire participer les familles, les personnes en lien avec la vie de l'enfant, tous les personnels qui participent à cette cohésion éducative (...)." 

"Nous avons constaté que ce système permet de démocratiser les activités et que certaines enfants [...] y ont maintenant accès."

"Cette réforme va nous permettre de travailler dans des conditions plus sereines. On sera moins coincés par ces quatre jours et cette intérruption du mercredi qui créait vraiment une rupture."

"Les enfants pourront découvrir de nouvelles activités, ce sera plus facile pour eux en termes d'enseignement, et cela aidera à leur développement."

Témoignages critiques : "Enfants perdus, surtout pour les plus jeunes, dans des rythmes, des lieux et des référents adultes différents chaque jour... Autant dire une absence de rythme ! [...]  Enfants parfois déçus par des activités le plus souvent non choisies et généralement fatigantes et bruyantes (parce que dans des groupes nombreux depuis que les taux d'encadrement ont été relevés)."

"Pour ma part, en école maternelle, rien n'a été mis en place. [...] une logistique compliquée pour les parents le mercredi [...]. Aucune information n'a été mise en place pour les parents."

"Deux de nos trois enfants sont concernés par ce changement et l'un comme l'autre sont épuisés, vraiment physiquement marqués par le fait de se lever tôt cinq jours sur sept. D'ailleurs, ce n'est pas précisément ce réveil qui les épuise, c'est ce qu'il implique : ne plus avoir le mercredi pour souffler."

"A Paris, des éducateurs mal formés ou pas formés du tout proposent des activités avec des titres flatteurs. Au final, les enfants se retrouvent dans la cour à jouer à la baballe ou aux cartes. Il n'y a aucune ouverture culturelle et aucune activité sportive (la ville n' a pas les moyens financiers et aucun terrain disponible)."

Vous pourrez retrouver l'intégralité de ce document sur ce lien.

 

Entre les enjeux d'une réforme et sa réalisation, il y a un monde, nous le constatons tous les jours dans nos écoles. Je comprends la diffculté d'organisation et de financement pour les mairies, notamment, comme c'est le cas sur le RPI,  lorsque plusieurs structures existent et que cela engendre une multiplicité des avis et des intervenants. Mais ce fameux PEDT, sensé représenter l'adéquation entre les différents acteurs, le fil conducteur sur lequel s'appuyer pour progresser au mieux dans la réalisation de cette réforme, a-t-il jamais été pris à sa juste mesure par les différents acteurs?

 

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